Lu pour vous sur toutsurlisf.com :
Les sénateurs n’ont pas modifié la réforme de l’ISF proposée par le gouvernement par rapport à la version votée par les députés. Le seuil d’imposition reste fixé à 1,3 million d’euros et le taux marginal du barème à 1,5 %au-delà de 10 millions de patrimoine.
Le barème de l’impôt de solidarité sur la fortune pour 2013 ne reviendra pas en arrière. Ni le rétablissement du barème initial de l’impôt sur les grandes fortunes (IGF) de 1982, ni le retour au seuil d’imposition de 800.000 euros, proposé par le sénateur vert Jean-Vincent Placé, ni le retour au barème 2012 proposé par les sénateurs UMP et centristes de l’UDI, n’ont trouvé assez de sénateurs pour soutenir ces propositions.
Tranches et taux de l’ISF 2013 confirmés
Le Sénat a en effet voté sans modification l’article 9 du projet de loi de finances pour 2013 prévoyant de rétablir dès l’an prochain un barème de l’ISF à cinq tranches pour tous les patrimoines dont la valeur est au moins égale à 1,3 million d’euros, déduction faite des passifs et de 30% de la valeur de la résidence principale.
Les taux restent fixés à 0,50% pour un patrimoine supérieur à 800.000 euros et inférieur ou égale à 1,3 million, et à 1,5% pour un patrimoine dont la valeur dépasse 10 millions d’euros.
Les sénateurs ont donc rejeté, en accord avec le ministre du Budget Jérôme Cahuzac, les amendements de Philippe Marini, président UMP de la commission des finances. Le sénateur de l’Oise proposait de supprimer plusieurs dispositions proposées par le gouvernement visant à élargir l’assiette de l’ISF, en particulier celles aboutissant à ne plus prendre en compte dans le calcul de la valeur des biens professionnels (exonérés) l’endettement d’une société.
Pour Philippe Marini, cette mesure revient « dans la plupart des cas, à un triplement ou un quadruplement, voire davantage, de la valeur des biens concernés dans l’assiette de l’ISF des intéressés ».
Débat sur la constitutionnalité du calcul du plafonnement de l’ISF
Autre disposition combattue, en vain, par le président de la commission des finances du Sénat, l’intégration des revenus latents ou «virtuels », comme les revenus capitalisés des contrats d’assurance-vie et les bénéfices distribuables d’une société holding, dans le calcul du plafonnement de l’ISF à 75% des revenus. « Seront inclus, pour le calcul du plafonnement, des revenus que n’aura pas perçus le contribuable, voire qu’il n’a pas la faculté de décider de percevoir», a-t-il critiqué. L’élu de droite a même émis à plusieurs reprises des doutes sur la constitutionnalité de cette disposition, qualifiant le plafonnement de l’ISF de « leurre ».
Jérôme Cahuzac s’est montré confiant quant au caractère constitutionnel de cette mesure. « Le gouvernement ne croit pas que la disposition proposée au Parlement serait censurée par le Conseil constitutionnel si elle était adoptée », a-t-il réagi dans l’enceinte de la Chambre haute du Parlement.