Pour les sociétés, les placements de trésorerie

Lu pour vous dans NetPME, la boît à outils de l’entrepreneur, un tour d’horizon des placements de trésorerie.

 

Les placements de trésorerie

 Dotée de capitaux propres suffisants et d’une bonne rentabilité, l’entreprise, même de petite taille, peut disposer d’excédents de trésorerie à placer au mieux en fonction du montant, de la durée prévisible et du délai de récupération des fonds placés.

Les contre-performances des fonds de trésorerie « dynamiques » consécutives à la crise des « subprimes » ont mis l’accent sur le risque éventuel attaché à certaines formules de placement.

Une utilisation peu conventionnelle des excédents : accélérer les paiements lorsque l’excédent de trésorerie est structurel. Il s’agit alors de payer comptant les fournisseurs en obtenant une réduction du prix d’achat. Par exemple, en remplaçant un paiement à 60 jours par un règlement comptant assorti d’un escompte de 2%, cela correspond à un placement à 12 % l’an !

Cela dit, la prévision de trésorerie n’est pas une science exacte ; elle suppose une bonne maîtrise du besoin en fonds de roulement et, notamment, de l’encaissement des créances clients.

Des solutions classiques, simples et souples sont à la portée de toute PME :

  • Les fonds de trésorerie (SICAV ou FCP Fonds Communs de Placement) : l’achat (souscription dans le jargon bancaire) et la vente (rachat dans le même jargon) se font au jour le jour. Chaque banque propose un fonds dédié aux entreprises, sans risque, sans droit d’entrée. Sa valeur liquidative (le prix) varie entre 500 et 2000 euros, parfois avec un minimum de souscription de 10 ou 20 titres la première fois. La rémunération, calculée et capitalisée jour par jour, est proche de celle du marché monétaire car le gérant du fonds place les capitaux essentiellement en bons du Trésor à courte échéance. Cette solution permet de faire face à tout aléa et ainsi de limiter le solde improductif du compte. Comptablement, ce placement est logé dans les VMP (Valeur mobilière de placement).
  • Le Compte à terme (CAT) appelé aussi Dépôt à terme (DAT) dans certaines banques, ou même « blocage » par les trésoriers les plus anciens. Ce n’est pas une valeur mobilière mais un compte spécifique avec un minimum de placement d’un mois. Le taux est fixe, négocié avec la banque au cas par cas en fonction du montant et de la durée. Les intérêts sont versés à l’échéance. Cette formule, longtemps délaissée lorsque les taux courts étaient très bas, connaît un regain de faveur à la demande des banques qui préfèrent emprunter à leurs clients plutôt que de se financer sur le marché interbancaire. En cas de besoin de clôture avant l’échéance, la banque applique une pénalité, différente d’un établissement à l’autre.
  • Le Certificat de dépôt négociable (CDN) d’un jour à un an. Souscrit auprès d’une banque, avec un minimum de placement de 150.000 euros, il est de fait réservé aux entreprises d’une certaine taille. Comme le DAT, son taux, fixe ou variable, est négocié à chaque fois.
  • Le Bon à moyen terme négociable (BMTN) : c’est l’équivalent du CDN, mais pour les durées supérieures à un an. Il peut intéresser l’entreprise qui veut cantonner des fonds destinés à financer un investissement dans 18/24 mois.

D’autres formules sont techniquement possibles, mais peu pertinentes :

  • Le bon de caisse : il peut être souscrit sous la forme anonyme, ce qui n’offre aucun avantage pour la PME dont la comptabilité est rigoureusement tenue. De plus, la fiscalité des intérêts est très lourde.
  • L’achat en bourse d’obligations à courte échéance : cette formule suppose une bonne connaissance des marchés financiers. Outre le risque de baisse, le coût du courtage à l’achat (et à la revente si l’on ne peut attendre l’échéance) rend cette formule peu compétitive.
  • Les actions : à éviter car c’est un placement à long terme, très risqué même si l’on croit avoir atteint le plus bas des marchés… et qui peut ne pas être conforme à l’objet social.
  • Pour mémoire, les billets de trésorerie : par l’intermédiaire d’une banque une grande entreprise se finance par émission d’un billet qui est placé auprès d’une autre société à trésorerie excédentaire.. Mieux rémunéré qu’un CDN, ce placement fait courir le risque de défaillance de l’émetteur.
    Fiscalement, pour les entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés, la quote-part de rémunération courue entre la date de placement et la date de fin de l’exercice est un produit taxable, même si le fonds de trésorerie n’a pas été vendu.
Les différents placements de trésorerie
  Fonds de trésorerie CAT - DAT CDN Obligations courtes Actions Bons de caisse BMTN Billets de trésorerie
Minimum 1 jour 1 mois et 1500 euros 1 jour et 150.000 euros       Supérieur à 1an  
Inférieur à un mois Oui Non Oui A éviter A éviter Non Non  
1 à 3 mois Oui Oui Oui A éviter A éviter Oui Non  
3 à 6 mois Oui Oui Oui A éviter A éviter Oui Non  
6 mois à 1 an Oui Oui Oui A éviter A éviter Oui Non  
Supérieur à 1 an Oui Oui Oui Oui A éviter Oui Non  
Avantages Souplesse Taux connu d’avance Taux compétitif Meilleur rendement   Aucun Taux fixé  
Inconvénients   Pénalité si le DAT est cassé avant l’échéance   Coût du courtage et risque de perte Risque     Risque de l’émetteur

Pierre Massardier, auteur de l’ouvrage “Management et gestion d’un point de vente”

(Décembre 2008)

Emploi d’un salarié à domicile : réduction d’impôt en hausse

Lu pour vous, dans la lettre newsmanagers.com

Par Newsmanagers avec Lamy/Les Nouvelles Fiscales / 18 Février 2009 / 05:59
La première année au titre de laquelle le contribuable bénéficie de la réduction d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile, le plafond des dépenses retenues pour le calcul de l’avantage est majoré.

Les sommes versées par le contribuable à un salarié, une association agréée ou un organisme habilité, pour une activité de service à la personne (tâches ménagères, garde d’enfants, assistance aux personnes âgées) rendu à domicile, ouvrent droit à un avantage fiscal (CGI, art. 199 sexdecies).

Le service d’aide doit être exercé à la résidence principale ou secondaire du contribuable ou d’un de ses ascendants. L’ascendant doit être susceptible de bénéficier de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) pour être éligible à l’avantage fiscal, celui-ci n’étant pas cumulable avec la déduction d’une pension alimentaire versée à l’ascendant.

Selon la situation des intéressés (actifs, demandeurs d’emploi), cette aide prend la forme d’un crédit d’impôt ou d’une réduction d’impôt égal à 50 % des dépenses effectivement supportées, retenues dans la limite de 12.000 €, éventuellement majorée de 1.500 € par enfant à charge, par membre du foyer fiscal de plus de 65 ans, par ascendant ouvrant droit à l’avantage fiscal lorsque le contribuable bénéficie de la réduction d’impôt à raison des frais qu’il supporte personnellement au titre des dépenses d’emploi d’un salarié travaillant à la résidence d’un ascendant. Toutefois, le plafond des dépenses ne peut excéder 15.000 €.

La limite de 12.000 € est cependant portée à 20.000 € pour les foyers dont l’un des membres est titulaire de la carte d’invalidité ou perçoit une pension d’invalidité de troisième catégorie ou le complément d’allocation d’éducation spéciale (CGI, art. 199 sexdecies).

Désormais, pour la première année d’imposition pour laquelle le contribuable bénéficie de l’avantage fiscal au titre de l’emploi d’un salarié à domicile, le plafond de dépenses susceptibles d’être retenues passe de 12.000 € à 15.000 €.

Les conditions dans lesquelles ce plafond peut être majoré ne sont pas modifiées (1.500 € par enfant à charge, membre du foyer de plus de 65 ans, ascendant ouvrant droit à l’avantage fiscal). Toutefois, le plafond des dépenses ainsi majoré ne peut excéder 18.000 €.

Ces dispositions s’appliquent à compter de l’imposition des revenus 2009 et concernent les dépenses engagées en 2009 pour l’emploi d’un salarié à domicile.

L’objectif initial de cet article est d’améliorer le dispositif existant pour l’orienter vers la création d’emploi. Il s’agit d’activer le levier de la dépense fiscale pour stimuler l’emploi, en incitant les ménages en ayant la possibilité à embaucher un salarié à temps plein. A cette fin, cette incitation fiscale est limitée à la première année d’embauche et n’est accordée qu’aux contribuables qui bénéficient du dispositif pour la première fois.

Cet article n’offre donc un avantage fiscal supplémentaire qu’aux primo-bénéficiaires de la réduction d’impôt.

L. fin. 2009, n° 2008-1425, 27 déc. 2008,

art. 98, JO 28 déc., p. 20224.

Pour en savoir plus :

Extrait du rapport général du Sénat n° 99, tome III, p. 103 à 107.